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                             Les mains.

J'ai toujours été fascinée par les mains. En fait je crois que cette fascination a commencé le jour ou j'ai vu mon fils pour la première fois. Si petites ! et tellement parfaites qu'elles étaient, ses petites mains ! Un tantinet fripées mais pleines à craquer de promesses … La perfection de ses doigts bien alignés m'a littéralement bouleversée, même les ongles étaient beaux.

Oh non en y pensant je crois que cette fascination était bien antérieure, à cela. Elle date de mon enfance.
Les mains de mon père étaient "exceptionnelles". Il n'avait qu'à les lever et nous voilà tous partis, mes frères et moi comme un éclair ! Aucun de nous n'avons le souvenir d'avoir été frappé, même pas une seule fois. La vue seule de ses mains nous faisait fuir. Tous ensemble nous en avons discuté par la suite et cela nous faisait bien rire et lui également. Agé, il avait gardé de très belles mains.

Oh mais ! pas des mains de pianistes ou autres artistes de ce genre, non, mon père était un manuel. Je n'oublierais jamais le jour où je l'ai vu tâter une planche fraîchement sciée. En l'espace de quelques minutes mon père était dans la forêt et la forêt "était lui". Je sentais un immense respect et beaucoup de sentiments passer entre les deux. Mon père parlait peu … et n'écrivait pas non plus … (ma mère faisait très bien ces deux choses pour lui). Il n'avait pas besoin de mots pour s'exprimer, ses gestes seuls traduisaient sa pensée. Le sentiment profond que cet homme authentique me transmettait, sans même qu'il ne s'en doute, je ne l'ai dit à personne jusqu'à ce jour. Il me semblait que personne n'aurait pu comprendre. Tout cela fait que je ne peux que : m'incliner devant le "Créateur".

J'ai bien également le souvenir des mains d'un directeur pour lequel je travaillais. Ces mains-là ne faisaient que se balancer dans le vide en passant d'un étalage à un autre. J'avais subitement l'impression qu'elles devaient être bien encombrantes pour qu'il n'ait rien à faire d'elles.
< Pauvre de toi, me dis -je ! Que fais-tu de tes mains sinon de les laisser pendre tristement au bout de tes bras ! >
Oh ! là ! là ! quel triste spectacle que les mains d'un oisif.

dmw juil 99

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